4- Les différents types de risques en Agro-Alimentaire

 Les différents types de risques et leur moyens de prévention

  1- Risques psychosociaux

Prévenir le stress, le harcèlement ou les violences

Souffrir au travail a un impact sur le fonctionnement des entreprises

Troubles de la concentration, du sommeil, dépression… Un nombre grandissant de salariés déclarent souffrir de symptômes liés aux risques psychosociaux.
Le phénomène n’épargne aucun secteur d’activité. Indépendamment de leurs effets sur la santé des individus, les risques psychosociaux ont un impact sur le fonctionnement des entreprises (absentéisme, turnover, ambiance de travail…). Il est possible de les prévenir.

 2- Risques Biologiques

Risques biologiques
Suivez la chaîne de transmission !

On ne les voit pas mais ils sont partout. Ils sont microscopiques mais peuvent provoquer des maladies. Ce sont les agents biologiques qui peuplent l’environnement, y compris l’environnement de travail. Les risques liés à ces agents biologiques doivent être évalués puis réduits voire supprimés. Et ce, grâce à des mesures de prévention spécifiques centrées sur la chaîne de transmission.

 3- Risques chimiques

Prendre en compte les risques pour la santé, la sécurité et l’environnement

Omniprésents sur les lieux de travail, les produits chimiques passent parfois encore inaperçus. Pourtant de nombreux produits chimiques peuvent avoir des effets sur l’homme et son environnement. Repérer les produits, les mélanges ou les procédés chimiques dangereux et connaître leurs effets, c’est la première étape pour mettre en œuvre des moyens de prévention adaptés.

  4- Risque électrique :

Sécuriser les installations et le matériel

Tout salarié est amené à travailler avec du matériel électrique. Ce qui implique que toute entreprise peut être confrontée à un accident d’origine électrique, souvent très grave (électrocution ou incendie). La prévention de ces risques repose, d’une part, sur la mise en sécurité des installations et des matériels électriques et, d’autre part, sur le respect des règles de sécurité lors de leur utilisation ou lors de l’intervention sur ou à proximité des installations électriques.

Des accidents rares mais souvent graves

Depuis 30 ans, le nombre d’accidents du travail, ainsi que les accidents graves dus à l’électricité diminuent régulièrement. Toutefois, ces derniers restent particulièrement graves. Chaque année, une dizaine de travailleurs meurent électrocutés. En outre, les accidents liés à l’électricité peuvent être à l’origine d’incendies ou d’explosions.

Les secteurs du bâtiment et des travaux publics, des activités de service et de travail temporaire ainsi que le secteur de l’alimentation sont parmi les plus touchés.

Les premières minutes qui suivent un accident sont très importantes pour les chances de survie : il faut agir très vite, d’une part en coupant le courant sans toucher au corps de la victime, d’autre part en prévenant immédiatement les secours.

Quelques rappels

  • L’électricité est constituée d’un flux d’électrons libres circulant dans une seule direction. Pour créer un flux d’électricité, il faut utiliser un matériau conducteur (métaux, graphite, corps humain…) relié à ses extrémités à un générateur (pile, dynamo…).
  • L’électricité statique se forme lorsque l’on frotte entre eux 2 matériaux isolants. Dans certaines conditions, elle peut provoquer des incendies et des explosions.

Prévention du risque électrique

Elle repose sur des dispositions réglementaires figurant dans le Code du travail. Elle concerne la mise en sécurité des installations et des matériels électriques, et ce dès leur conception. L’objectif est d’éviter tout contact, qu’il soit direct ou indirect, avec des pièces nues sous tension. En outre, le matériel doit être conforme à la réglementation en vigueur afin de protéger les utilisateurs.

Les personnes devant intervenir sur un matériel ou une installation électrique doivent être formées et habilitées par leur employeur.

Différentes mesures de protection doivent être mises en œuvre afin qu’elles puissent travailler en sécurité : signaler le local ou l’intervention, isoler l’installation électrique, mettre en place des mesures de protection pour les travaux sur ou au voisinage des installations, vérifier les installations, fournir des équipements de protection individuelle si nécessaire…

 5- risque lié au bruit

Petit à petit, le bruit rend sourd

Le bruit constitue une nuisance majeure dans le milieu professionnel. Il peut provoquer des surdités mais aussi stress et fatigue qui, à la longue, ont des conséquences sur la santé du salarié et la qualité de son travail.

Pourtant, des moyens existent pour limiter l’exposition des travailleurs aux nuisances sonores. Du traitement acoustique des locaux à l’encoffrement des machines bruyantes, les mesures collectives de lutte contre le bruit sont les plus efficaces.

Des conséquences sur la santé… et la qualité du travail

On considère que l’ouïe est en danger à partir d’un niveau de 80 décibels durant une journée de travail de 8 heures

Si le niveau est extrêmement élevé (supérieur à 130 décibels), toute exposition, même de très courte durée, est dangereuse. Elle peut conduire à une surdité, phénomène irréversible. Les surdités peuvent être reconnues comme maladies professionnelles.

Le bruit est cause de fatigue et de stress et agit sur les systèmes nerveux, cardiovasculaire et digestif. Mais, il n’affecte pas seulement la santé. En empêchant de se concentrer, il nuit également à la qualité du travail et peut même être à l’origine d’accidents.

  6- Risques liés à la chaleur

Travailler dans des ambiances chaudes

De nombreux métiers obligent les salariés à évoluer dans des environnements marqués par des températures élevées : hauts fourneaux, teintureries, blanchisserie, cuisines, mines, fonderies, ateliers de soudure…

D’autres personnes travaillent en extérieur et peuvent être exposées à la chaleur, notamment en été lors des épisodes caniculaires. Ces ambiances thermiques peuvent avoir de graves effets sur la santé et augmenter les risques d’accidents du travail.

 7- Risque lié au froid

Travailler dans des ambiances froides

Entrepôts frigorifiques, chambres froides, travaux en extérieur en hiver… De nombreuses situations professionnelles exposent les salariés au froid, naturel ou artificiel. Cette exposition directe au froid présente des risques pour la santé des travailleurs. Il favorise également la survenue d’accidents. Lorsque la température ambiante est inférieure à 5° C, la vigilance s’impose. La prévention la plus efficace consiste à éviter ou à limiter le temps de travail au froid.

Environ 100 000 personnes travaillent en ambiances froides (températures inférieures à 10 °C), principalement dans l’industrie alimentaire. Il s’agit soit de manutentionnaires, soit d’opérateurs affectés à la transformation du produit (découpe ou préparation). Ils travaillent en chambre climatisée (0 à 10 °C) ou en chambre froide (- 30 à 0 °C).

Effets du froid :

Fatigue accrue, perte de dextérité… Le froid peut avoir des répercussions sur la qualité du travail et provoquer directement ou indirectement des accidents (glissades, perte de dextérité…). Les effets sur la santé peuvent concerner le corps dans son ensemble ou seulement les parties exposées, des simples engourdissements jusqu’aux gelures.

L’effet d’ordre général le plus sérieux est l’hypothermie. Il survient lorsque l’individu ne parvient plus à réguler sa température interne. Ses conséquences peuvent s’avérer dramatiques : troubles de la conscience, coma, décès.

Le travail au froid augmente également les risques de troubles musculosquelettiques.


Prévenir les risques liés au froid

Des mesures de prévention adaptées permettent de réduire le nombre d’accidents et de troubles liés au travail au froid. Les mesures les plus efficaces consistent à éviter ou à limiter le temps de travail au froid. À défaut, il convient, entre autres mesures, d’organiser le travail, de fournir des équipements de travail adaptés et d’aménager les locaux de pauses chauffés.

Le salarié, qui doit être informé des risques qu’il encourt, peut également agir en adoptant une protection vestimentaire adéquate, en choisissant une alimentation adaptée ou encore en surveillant sa condition physique.

 8- Risques liés à l’activité physique

Fatigue, douleurs, lumbago, chute, troubles musculosquelettiques…

Malgré les progrès techniques, l’activité physique reste la principale source d’accidents du travail et de maladies professionnelles.

La prévention passe par une évaluation des risques propres à l’entreprise et la mise en œuvre d’actions portant sur l’aménagement des postes, le choix d’équipements adaptés, sans oublier l’organisation de travail (en prenant en compte les facteurs psychosociaux).

De lourdes conséquences

Plus de 3/4 des maladies professionnelles reconnues et la moitié des accidents du travail sont associés à des activités physiques au travail. Les TMS en constituent le problème de santé au travail le plus courant (près de 38 000 maladies professionnelles reconnues en 2009).

Pour les salariés, les contraintes physiques au travail peuvent être cause de douleurs, de fatigue, de maladies et, dans les cas les plus graves, de handicaps et de difficultés à se maintenir dans l’emploi (inaptitude, arrêt).

Les entreprises, quant à elles, doivent assumer les coûts qui en découlent (absentéisme, turnover, journées de travail perdues…), auxquels s’ajoutent les problèmes de baisse de productivité ou de difficultés de recrutement.
Des causes multiples

Les positions de travail contraignantes, les efforts prolongés ou brutaux ainsi que les gestes répétitifs restent une réalité dans de nombreuses professions. À ces facteurs de risques s’ajoutent, depuis plus de 25 ans, les effets des modifications de l’organisation du travail : délais qui raccourcissent, cadences qui s’accélèrent, temps de récupération qui diminuent, tâches plus fines ou plus complexes… D’où des sources de tensions physiques et psychologiques qui se cumulent.


Prévention des risques

La prévention passe par une évaluation des risques et la mise en place de mesures appropriées portant sur :

  • l’équipement et l’aménagement des postes (mécanisation, aides à la manutention, adaptation des postes aux travailleurs…),
  • l’organisation du travail et de la production (adaptation des rythmes de travail, coopération dans l’équipe, marges de manœuvre laissées aux salariés pour organiser leur travail…), avec prise en compte des facteurs psychosociaux.

Pénibilité, usure précoce et vieillissement

Les contraintes physiques contribuent à la pénibilité du travail. De plus, l’avancée en âge augmente, en général, les risques liés à l’activité physique notamment du fait du cumul des expositions passées et de leurs conséquences. Reporter les tâches les plus dures sur les salariés les plus jeunes n’est pas une solution, car cela peut créer chez ces derniers des phénomènes d’usure et de vieillissement prématuré. Alléger la charge pour tous est donc impératif pour permettre des parcours professionnels moins pénibles.

 9- Risques liés aux déplacements

Tout déplacement, si banal soit-il, à pied ou à bord d’un véhicule, expose le salarié à des risques : collisions, accidents de la route, mal de dos (conduite d’un véhicule), heurt, glissade ou entorse (circulation à pied).

L’employeur doit prendre en compte ces risques et mettre en place une organisation du travail qui permette de rationaliser et de sécuriser les déplacements à l’intérieur et à l’extérieur de l’entreprise.

Dans l’entreprise, rationaliser et sécuriser les déplacements

Même lorsque les échanges avec l’extérieur sont peu importants, l’activité de l’entreprise génère une circulation interne (c’est-à-dire à l’intérieur du bâtiment ou à l’extérieur mais dans l’enceinte de l’entreprise) souvent sous-estimée.

Outre les risques d’accidents multiples et variés (collisions, heurts, chutes…), un mauvais plan de circulation dans l’entreprise peut avoir des conséquences négatives sur la performance voire l’image de l’entreprise (marchandises perdues, coût des réparations, désorganisation des services, altération de l’image de marque, perturbation des relations sociales dans l’entreprise…).

L’enjeu est donc d’optimiser et de rationaliser les circulations en entreprise afin d’améliorer la santé et la sécurité au travail et d’augmenter la productivité de l’entreprise.

Cela passe par le choix de l’implantation des bâtiments et des espacements entre eux, la définition d’un plan de circulation intérieure et extérieure et la mise en place d’un éclairage et d’une signalétique adaptée.

À pied, gare à la chute !

Trébucher, heurter un objet, faire un faux pas ou glisser sur son lieu de travail peut arriver à tout le monde. Ces accidents sont souvent considérés comme bénins et inévitables. Pourtant, ils peuvent être aussi graves (séquelles permanentes) que les autres accidents du travail – et parfois même fatals.

Un accident de plain-pied est dû à la conjonction de plusieurs facteurs de risques (environnementaux, matériels, individuels ou liés à l’organisation du travail) : tâche urgente, espace de travail étroit, inattention… Il est donc important d’identifier ces facteurs afin d’aménager l’environnement et l’organisation du travail et de sécuriser le salarié.

 10- Risques liés aux équipements

Prévention à toutes les étapes de la vie d’un équipement

En France, environ 8 % des accidents du travail avec arrêt sont liés aux machines, avec près de la moitié due aux appareils de levage et de manutention. Que ce soit au moment de la conception ou de l’utilisation des équipements de travail, ou encore au moment de leur revente, location, prêt, cession ou mise au rebut, la prévention des risques professionnels doit être une préoccupation permanente.

Tour pour le travail des métaux, centrifugeuse, scie sauteuse, trancheuse à jambon, bande transporteuse, chariot automoteur, engin de terrassement, grue à tour… : tous ces appareils, outils ou machines ont en commun de convertir l’énergie qu’ils utilisent pour agir sur la matière, la travailler, la transporter. Ce sont des équipements de travail au sens de la réglementation.

Principaux facteurs de risques d’accidents

Les risques dus aux équipements de travail sont présents lors de l’utilisation normale, mais aussi lors de situations particulières telles que maintenance, réglage, nettoyage

Principaux facteurs d’accidents dus aux équipements de travail

  • Mauvaise conception
  • Utilisation d’une machine inadaptée aux travaux à réaliser
  • Interventions en cours de fonctionnement
  • Modes opératoires inappropriés et dangereux
  • Insuffisance de formation des opérateurs / des salariés se trouvant dans l’environnement proche
  • Manque de sensibilisation à la sécurité des entreprises utilisatrices

Logique générale de prévention

La loi française interdit la mise sur le marché d’équipements de travail et de moyens de protection non conformes. Les machines doivent donc être conçues en respectant les exigences essentielles de santé et de sécurité fixées par la réglementation (règles de conception issues de la directive Machines 2006/42/CE ou d’autres directives : basse tension 2006/95/CE, compatibilité électromagnétique 2004/108/CE…).

Pour leur utilisation, l’employeur doit mettre en place un certain nombre de mesures de prévention, dont notamment :

  • la prise en compte des risques liés à ces équipements lors de l’évaluation des risques professionnels,
  • la mise à disposition d’équipements de travail adaptés et conformes,
  • leur maintien en état de conformité,
  • l’information et la formation des opérateurs.

 11- Risques d’incendie & d’explosion

Les risques d’incendie et d’explosion sont des sujets permanents de préoccupation pour de nombreuses entreprises. En effet, les incendies et les explosions sont à l’origine de blessures graves voire de décès, et de dégâts matériels considérables. Chacun de ces risques fait l’objet d’une démarche de prévention spécifique dont l’objectif prioritaire est d’agir avant que le sinistre ne survienne. De plus, pour ces 2 risques, des obligations réglementaires sont à respecter.

Ce qu’il faut savoir sur les incendies et les explosions

Un incendie est une combustion, qui émet de grandes quantités de chaleur, des fumées et des gaz polluants. Pour qu’il se déclare, il faut que soient présents, simultanément sur le lieu de travail, 3 éléments :

  • un combustible, c’est-à-dire une matière capable de se consumer (matériau de construction, bois, essence…),
  • un comburant qui, en se combinant avec le combustible, permet la combustion (oxygène, air…),
  • une source d’énergie qui va déclencher la réaction de combustion (électricité, flamme nue, cigarette…).

À la différence de l’incendie, l’explosion est une combustion quasiment instantanée. Elle provoque un effet de souffle accompagné de flammes et de chaleur. Elle ne peut survenir qu’après formation d’une atmosphère explosive. Celle-ci résulte d’un mélange avec l’air de substances combustibles (farine, poussières de bois, vapeurs de solvants…), dans des proportions telles qu’une source d’inflammation d’énergie suffisante produise son explosion.

Prévenir les risques d’incendie et d’explosion

La prévention des risques incendie et explosion consiste à agir le plus en amont possible, notamment au moment de la conception et de l’implantation des locaux ou de la mise en place d’un procédé de production. L’employeur doit tenir compte en premier lieu de la réglementation du travail et éventuellement d’autres réglementations en fonction du type d’établissement.

La lutte contre le risque incendie consiste principalement à :

  • supprimer les causes de déclenchement d’un incendie,
  • mettre en place des mesures techniques et organisationnelles,
  • limiter l’importance des conséquences humaines et matérielles,
  • former et informer le personnel.

La démarche de prévention du risque explosion vise à :

  • supprimer les causes de déclenchement d’une explosion, en mettant en place des mesures ciblées sur les produits, les sources d’inflammation et l’organisation du travail,
  • limiter les effets en protégeant les enceintes et leur environnement contre les effets d’explosions qui n’ont pu être prévenues.

Documents joints