Le halal, un marché en plein essor

Le halal, un marché en plein essor de 448 milliards d’euros

Le halal qui signifie en arabe « permis » ou « licite » suivant les rites du culte islamique représente un marché non négligeable pour les entreprises françaises, notamment celles qui exportent.

« Il concerne 1,6 milliard de consommateurs potentiels dans le monde et tous les domaines des biens de consommation », indique François Matraire, directeur du bureau de la Malaisie d’Ubifrance. L’organisme public d’aide à l’exportation des entreprises de l’Hexagone organisait à Paris une conférence réunissant une quarantaine de participants dont des représentants de sociétés internationales comme L’Oréal, Lessieur et Bongrain ou de plus petites entreprises comme CBFC Paris dans les cosmétiques.
Objectif ? Leur apprendre à se positionner, à l’exportation, sur ce segment.

« Le marché du halal présente un potentiel de 448 milliards d’euros, en croissance de 10% par an », ajoute François Matraire.

La Malaisie, véritable plate-forme d’échanges vers l’Asie et une partie du Moyen-Orient, organise depuis quatre printemps un salon international spécialisé dans les produits halal.

« Les débouchés sont nombreux non seulement pour les produits carnés où la certification halal est obligatoire mais aussi dans la cosmétique, les médicaments ainsi que les compléments alimentaires et les plats préparés », ajoute Lamiae el-Akel, conseiller export en charge des cosmétiques et des médicaments chez Ubifrance en Malaisie.

Mais pour avoir accès à cette caverne d’Ali Baba, les démarches et les procédures sont nombreuses et coûteuses. Aussi mieux vaut-il être bien préparé avant de s’attaquer à ces marchés. Chantal Japhet, fondatrice de CBFC Paris qui a mis au point la gamme de produits de beauté Jamal (beauté en arabe) en 2007, l’a expérimenté. « Cela représente un budget de 5000 euros par an, pour obtenir la certification halal de la mosquée de Paris, explique-t-elle.

Les produits de beauté ne doivent ni contenir d’alcool, ni de graisses animales d’origine porcine. Ils sont tous élaborés à partir d’extraits végétaux. »

Autre spécificité : les lignes de fabrication qui ont mis au point des produits non halal doivent être entièrement nettoyées avant d’entamer la production.

Avec cette accréditation, CFBC Paris dispose du sésame pour entrer sur le marché de l’Arabie saoudite et des pays limitrophes. En revanche, pour la Malaisie, seule la mosquée de Lyon est compétente. « Il n’existe pas de normes internationales halal, il s’agit de marchés locaux, chaque pays a ses normes de certification », précise Mohamed el-Ouahdoudi, spécialiste du marché marocain.

D’autres entreprises comme Celvia - la branche spécialisée dans la dinde et le canard du groupe LDC, leader sur le marché français de la volaille - n’ont pas franchi le pas. « Nous regardons l’opportunité d’exporter du foie gras en Malaisie », explique Patrice Le Normand, directeur export.

Par Eric De La Chesnais - Le Figaro juin 2012