Recherche de Naturalité

  Sommaire  

 <span style="color:#0000FF;"><big>Quatre sous-tendances principales</big></span>

1-Sans ingrédients artificiels : le clean label
Sans ingrédients artificiels : refus des ingrédients artificiels et développement des « clean-label »

Les consommateurs sont à la recherche d’authenticité, de produits moins transformés par l’intervention humaine et sans ingrédients chimiques. Ils orientent donc leurs achats vers des produits sans additifs, dans un contexte de méfiance où certaines substances chimiques ont été mises en cause dans le développement de diverses pathologies. Dans cette optique, ils privilégient les produits « clean-label » dont la liste des ingrédients exclut certains éléments artificiels.

Perspective 2025 :

Les efforts poursuivis par les IAA en termes de formulations et emplois de nouveaux process de conservation pourraient contribuer à cette dynamique d’ici à 2015. Néanmoins, la réglementation aura un poids majeur sur l’évolution de cette tendance.
DES FACTEURS EN FAVEUR DE CETTE SOUS-TENDANCE À L’HORIZON 2025 :

  • Développement d’études épidémiologiques sur les conséquences des ingrédients artificiels sur la santé  Renforcement de la réglementation visant à limiter les additifs dans l’alimentation humaine -* Vieillissement de la population, augmentation de la demande en produits sains

Mais de potentiels points d’inflexion ou des freins qui pourraient limiter l’importance des produits « sans ingrédients artificiels » : une pression économique accrue, un assouplissement du concept d’« additif » et de « naturel ».

2-Sans OGM
Sans OGM : un rejet fort des consommateurs.

Une grande partie des consommateurs rejette les produits contenant des OGM, qui pourraient présenter des risques pour la santé humaine et pour l’environnement.
Actuellement, les produits disponibles pour les consommateurs français et ayant un lien direct avec les OGM sont :

  • Les produits issus d’animaux d’élevage nourris aux OGM (produits importés), sans obligation d’étiquetage
  • Les produits destinés à l’alimentation humaine, avec une obligation d’étiquetage si les OGM représentent plus de 0,9% par ingrédient (seulement une vingtaine de produits aujourd’hui, issus de l’importation)

Perspective 2025 :

Cette tendance va se maintenir dans les années à venir. En effet, s’il existe une inconnue quant au comportement du consommateur, par exemple dans le cas d’un assouplissement de la réglementation, un retour en arrière semble tout de même difficilement envisageable, même pour les populations les plus défavorisées.
DES FACTEURS EN FAVEUR DE CETTE SOUS-TENDANCE À L’HORIZON 2025  :

  • Renforcement de la réglementation, notamment pour la restauration collective et pour les produits issus d’animaux nourris aux OGM
  • Étude démontrant un impact sanitaire ou environnemental négatif lié aux OGM

Mais de potentiels points d’inflexion ou des freins pourraient inverser la tendance : une réglementation plus souple en lien avec les accords commerciaux internationaux, des études démontrant des impacts sanitaires ou environnementaux nuls liés à la consommation et à la production d’OGM, un accroissement de l’utilisation d’OGM en Europe, une pression économique et une concurrence très forte entre produits avec et sans OGM.

3-Sans CHIMIE en Agriculture
Limitation de la chimie pour la production agricole (pesticides, antibiotiques…) !

Certains consommateurs condamnent l’utilisation intensive de produits tels que les pesticides, les hormones et les antibiotiques. Au-delà de l’agriculture biologique, dans laquelle les produits de synthèse sont interdits, les consommateurs cherchent des produits alimentaires utilisant moins de produits chimiques avec un coût acceptable, entre une agriculture conventionnelle bon marché et des produits bio plus chers : à savoir des produits issus de modes de production plus raisonnés.

Perspective 2025 :

La prise de conscience récente des impacts néfastes sur les milieux et la santé humaine semble s’accélérer. Néanmoins, l’agriculture responsable ou agro-écologique identifiée comme intermédiaire entre le conventionnel et biologique tarde à proposer une réponse lisible pour le consommateur (pas de label unique reconnu et consensuel).
DES FACTEURS EN FAVEUR DE CETTE SOUS-TENDANCE À L’HORIZON 2025 :

  • Etudes épidémiologiques démontrant l’impact positif de ces molécules sur la santé
  • Renforcement de la pression médiatique liée aux pesticides et aux antibiotiques
  • Prix du bio toujours élevé qui pousse à chercher des alternatives à l’agriculture biologique

Cette sous-tendance s’exprimerait moins en l’absence de valorisation et d’identification des nouveaux modes de production, ou si des scandales sanitaires touchaient ces produits censés être plus « sains » (bio ou produit non bio issu de l’agroécologie).

4-Bio : un marché en pleine expansion

Alors que dans la sous-tendance précédente, les consommateurs recherchaient une diminution des intrants chimiques de synthèse, l’agriculture biologique en interdit toute utilisation. Pour l’instant, ce marché, s’il progresse, reste minoritaire : il était estimé à 5,5 milliards d’euros en 2015 et poursuit sa progression. De 2007 à 2014, le marché a été multiplié par 2,4 et pourrait atteindre 8 milliards d’euros en 2018 selon certains experts. En effet, seul 1 Français sur 10 ne mangeait jamais bio en 2015 tandis que 65% d’entre eux sont des consommateurs réguliers, c’est-à-dire avec une fréquence d’au moins une fois par mois (contre 37% en 2003). Leur profil montre qu’ils ont généralement un niveau d’éducation plus élevé et qu’ils pratiquent une activité physique plus régulière que les non-consommateurs.

Perspective 2025 :

Le marché semble prometteur et pourrait enfin déclencher un cycle vertueux avec l’offre agricole française, surtout dans un contexte de prix des produits conventionnels déprimés. En poursuivant la tendance actuelle, le chiffre d’affaires du bio représenterait 14,7 milliards d’euros en 2025.
DES FACTEURS EN FAVEUR DE CETTE SOUS-TENDANCE À L’HORIZON 2025 :

  • Développement d’études épidémiologiques démontrant l’impact positif sur la santé
  • Renforcement de la pression médiatique liée aux pesticides
  • Contamination récurrente des milieux
  • Massification et atteinte de taille critique pour toutes les filières bio (baisse du prix)
  • Assouplissement des règlements impliquant des prix moins élevés
    Cette sous-tendance a de très grandes chances de continuer à s’exprimer dans les 10 prochaines années ; aucun élément probant aujourd’hui – sauf crise sanitaire majeure touchant ce type de produit – n’amènerait à envisager un ralentissement de la demande.

Travail réalisé par Blezat consulting, le Crédoc et Deloitte développement Durable.
Ce document n’engage que ses auteurs et ne constitue pas le point de vue des commanditaires.
Étude commandée dans le cadre du Contrat de Filière Agroalimentaire par le ministère de l’Agriculture, de l’Agroalimentaire et de la Forêt, l’ANIA, la CGAD, la CGI, Coop de France, la FCD et FranceAgriMer.

Sources :

• AGENCE BIO, 18 février 2015, La Bio poursuit son développement et accroît son rayonnement auprès des français http://www.agencebio.org/sites/defa...

• ALCIMED, 21 mai 2013, Communiqué de presse www.alcimed.com/html/display_pdf/le...

• DGCCRF, 2009, Emploi des termes « naturel », « 100% nature » et de toute autre expression équivalente sur l’étiquetage des denrées alimentaires. Note d’information n° 2009-136

• Lorient Denis, 2011, Aliment et naturalité : mythe ou réalité ? Synthèse d’une note élaborée à partir des contributions des membres de la section « Alimentation » de l’Académie d’Agriculture de France

• MEDIAPRISM, 2013, Les Français et les produits naturels : opinion, comportements et attitudes LA PRESSE EN PARLE

• E-marketing.com, 9 juillet 2013, Les Français en quête de naturalité dans leur alimentation http://www.e-marketing.fr/Thematiqu...

• PROCESS Alimentaire, 8 juillet 2013, Naturalité : la tendance de fond http://www.processalimentaire.com/I...