Les enjeux de l’industrie agroalimentaire vis à vis de la question environnementale

Pourquoi l’Agro-alimentaire doit maitriser son impact sur l’environnement ?

L’alimentation est un besoin vital pour la population. Or celle-ci ne cesse de s’accroitre puisque ‘on prévoit une population mondiale de 10 milliards d’habitants à la fin du XXIème siècle. La planète devra nourrir sa population !
En 2007, le« GIEC » (Groupe Intergouvernemental d’Experts sur l’Evolution du Climat) a estimé dans son rapport que l’agriculture représentait 13.5% des émissions mondiales anthropiques de gaz à effet de serre. (GES).

Comment combler les besoins alimentaires de chacun, tout en tentant de réduire nos Impacts sur l’environnement ?

Secteur clé dans l’économie française, l’agroalimentaire doit aussi faire face à diverses controverses, quant à son empreinte environnementale, du gaspillage, aux enjeux sur les terres arables, le tout influencé par les évolutions des modes de vie à l’échelle mondiale.

 Pourquoi l'Agro-alimentaire doit maitriser son impact sur l'environnement ?

 1- Le réchauffement climatique

En France 21 % des émissions de gaz à effet de serre (GES) proviennent de l’agriculture et de la sylviculture c’est à dire pour la production des matières premières alimentaires.

L’industrie manufacturière en France correspond à 17% des émissions de GES et les industries agroalimentaires sont particulièrement concernés car c’est la deuxième industrie la plus consommatrice d’énergie en France après l’industrie chimique.

Enfin les filières alimentaires participent aussi aux émissions du secteur des transports qui représente 26% des émissions de gaz à effet de serre en France.

 11- L’emprunte carbone de l’alimentation en France

Si on regarde l’ empreinte carbone en France, l’alimentation arrive au premier rang avec environ 2,5 tonnes équivalent CO2 par an et par français.
Pour ce secteur nous pouvons aussi voir que l’alimentation est le seul poste dont l’empreinte carbone par français a diminué depuis les années 1990 démontrant les efforts faits dans ce domaine de la part des agriculteurs, les industriels et les consommateurs pour mieux produire et mieux consommer.

 12- L’emprunte carbone des matières premières

La figure suivante nous montre les empreintes carbone moyenne et leur variabilité pour différents types de matières premières.

Nous retrouvons à gauche les produits végétaux avec une empreinte allant de 100 g à 1 kg de CO2 équivalent par kg de produits et ensuite les produits animaux.

Pour les matières premières d’origine animale, on trouve d’abord les produits laitiers, les poissons, les volailles, le porc et enfin la viande rouge avec des empreintes carbone de plus de 1 kg de CO2 équivalent par kg de produits et pouvant atteindre même plus de 20 kg de CO2 équivalent pour les viandes bovines.

Pourquoi une telle hiérarchie entre matière première végétale et animale ?
Cette hiérarchie est logique car il faut au moins dix protéines végétales contenues dans l’alimentation animale pour une protéine animale.

Ainsi l’élevage requiert une grande quantité de matières premières végétales par exemple des céréales ce qui amplifie son empreinte carbone. En plus des émissions de gaz à effet de serre directs liés à l’élevage par exemple avec les émissions de méthane chez les bovins ou lors des étapes de transformation.

  13- Contribution de l’empreinte carbone du produit alimentaire

Il est aussi intéressant d’observer qu’en moyenne toutes les étapes du cycle de vie d’un produit alimentaire contribue significativement à l’empreinte carbone.

Il est aussi intéressant d’observer qu’en moyenne toutes les étapes du cycle de vie d’un produit alimentaire contribue significativement à l’empreinte carbone.

Selon une étude menée au royaume uni, ce sont les matières premières agricoles qui contribuent le plus en moyenne à hauteur de 45%.

Mais l’ensemble de la filière est concerné : les étapes de transport contribuent en moyenne à hauteur de 12%, la fabrication des produits 12%, le packaging 9% et les étapes liées à la consommation 22 % en moyenne.

 2- Problématique lié à l’eau :l’ « empreinte Eau »

En ce qui concerne les problématiques liées à l’eau, les filières alimentaires sont aussi concernées car 69% des prélèvements d’eau dans le monde sont dédiés à l’agriculture !

De la même manière que pour l’empreinte carbone il est possible de hiérarchiser les produits alimentaires selon leur empreinte eau : c’est à dire toute l’eau qui a été nécessaire sur leur cycle de vie.

On remarque là encore que ce sont les produits d’origine animale qui ont les empreintes les plus élevées puisqu’ils vont nécessiter un recours à une importante quantité de matières premières végétales comme les céréales.

 3- L’appauvrissement/ pollution des sols

Un troisième défi de l’agroalimentaire est liée à la dégradation de la qualité des sols agricoles.

C’est Impact de l’agriculture !

Si nous prenons l’exemple de la France, ou de tout autre pays occidental à la sortie de la deuxième guerre mondiale l’objectif était de nourrir toute la population qui était vraiment croissante à ce moment là et d’être autosuffisant d’un point de vue alimentaire.

Ainsi les modes de production agricole intensif ont été développés afin d’augmenter fortement les rendements et atteindre ces objectifs. Nous sommes passés à des rendements de 10 quintaux par hectare jusqu’à parfois 100 quintaux par hectare ; ces rendements ont été obtenus grâce à la mécanisation qui a permis le labour, grâce aux engrais chimiques (azote phosphore potassium) pour doper les plantes et enfin grâce aux produits phytosanitaires ou pesticides pour protéger les plantes contre les adventices avec les herbicides, les champignons avec les fongicides ou les insectes avec les insecticides.

Malgré la forte hausse des rendements, cette intensification a des conséquences néfastes sur l’environnement qui pourraient d’ailleurs limiter leur rendement sur le long terme.

L’utilisation accrue d’intrants (engrais et pesticides) génère des pollutions diverses des sols (molécules toxiques et écotoxiques, eutrophisation etc)

Le labour excessif diminue la qualité des sols comme en témoigne par exemple la forte diminution de faune dans les sols tels que les vers de terre.

L’intensification a aussi pour conséquence une utilisation d’eau d’irrigation accrue et génère aussi des contributions non négligeable au réchauffement climatique : via la mécanisation avec l’utilisation de diesel ou via l’émission de puissants gaz à effet de serre tels que le méthane (CH4) ou le protoxyde d’azote (N2O) lors des étapes de fertilisation.

 4- La pollution plastique :

Un autre défi que nous pouvons citer concernant l’agroalimentaire est l’utilisation massive de plastique qui génère des nouveaux problèmes de pollution notamment dans les océans.

Il faut savoir qu’ environ 78 millions de tonnes de plastiques sont utilisés dans le monde chaque année et seulement 14% de ces plastiques en fin de vie sont collectées pour être recyclés.

En Europe ces pourcentages peuvent être plus importants mais restent en général inférieur à 50%.

Ensuite 14% du plastique mondial est incinéré et parfois de l’énergie est récupérée via cette incinération, 40% est enfoui dans les décharges enfin 30% est directement émis vers l’environnement et génère donc les problèmes que l’on connaît.

L’environnement pollué par les macro et microplastiques :

Les plastiques sont émis directement vers l’environnement soit par le fait de jeter directement les matières plastiques (emballages, pailles… etc. On parle dans ce cas de macroplastiques.

Dans l’environnement de nombreuses autres sources de plastique sont dissipés : les microplastiques qui sont présents dans les eaux usées par exemple provenant du lavage de textile, l’abrasion des pneus ou encore la dégradation des macroplastiques en microplastiques.

Les impacts liés à ces émissions peuvent être nombreux : des effets physiques avec l’étranglement d’animaux par macroplastiques ou alors des effets écotoxique liés aux microplastiques.

Aujourd’hui un grand nombre de types de plastiques sont utilisés pour les filières agroalimentaires notamment pour les emballages. Il y a un besoin de reconcevoir les emballages, améliorer les filières de recyclage et de questionner l’usage unique du packaging via des systèmes de réutilisation de consigne par exemple.

Afin de relever ces défis les filières agroalimentaires se doivent d’améliorer leur performance environnementale nous allons voir à présent des pistes d’éco-conception pour améliorer cette performance.